La diversité du
Monde arabe
et ses enjeux
de voisinage avec l’espace
« Europ »*
Badr-Eddine Arodaky
L’unité et
la diversité du monde arabe restent des questions
à la fois problématiques et complexes. Elles sont problématiques en raison de
la multiplicité des approches possibles dans le traitement de l’une, de l’autre
ou des deux à la fois. Elles sont également complexes puisque l’évolution des
deux concepts dans le temps et son influence sur les résultats attendus d’un
tel traitement ne pourraient pas être négligeables. En effet, il n’est pas
possible aujourd’hui de parler d’unité du monde arabe sans évoquer sa
diversité, et il n’est pas concevable de traiter cette dernière sans se référer
à son unité véritable, supposée ou problématique. Dans l’une comme dans
l’autre, il est indispensable de préciser le cadre historique concerné.
Ce qui nous
intéresse aujourd’hui, c’est de présenter ces deux concepts à partir de leurs
dernières acceptions telles qu’ils sont perçus et compris à l’heure actuelle
dans le monde arabe.
Pour saisir
l’unité du monde arabe aujourd’hui, il est nécessaire me semble-t-il, de se
mettre à distance ou de se trouver directement dans les profondeurs des
sociétés arabes. Dans le premier cas, les deux principaux éléments de l’unité
arabe apparaissent dans la langue et la religion (cette dernière étant entendue
comme principalement culture et civilisation) ; dans le second cas, d’autres
éléments s’y ajoutent, ceux des traditions, des coutumes et des manières de
penser.
Pourtant,
cette unité à caractère général apparaît rapidement plus riche et plus profonde
dans la diversité de ces éléments eux-mêmes, pour devenir un projet à réaliser et
un but à atteindre, à partir d’une reconnaissance claire et nette de cette
diversité dans le monde arabe lui-même, et ce après avoir été longtemps exclusivement
traitée par des études occidentales, et dont la négation idéologique dans les
études arabes et les prises de position politiques constituaient un trait
presque général.
Cette
diversité se dit donc sur plusieurs plans et dans des domaines multiples :
1. Géographique ; politique ; ethnique ; culturelle et
linguistique ; religieuse ; économique.
Si le monde
arabe, contrairement à l’Europe, apparaît uni par une langue reconnue
officielle dans 22 Etats, il ne l’est pas aussi uni de par ses étendues
géographiques. Se situant dans deux continents, l’Asie et l’Afrique, il
présente quatre zones ou ensembles bien distincts et plus homogènes
sociologiquement : le Grand Maghreb qui regroupe les pays allant de la Libye
jusqu’à la Mauritanie ; la Vallée du Nil avec l’Egypte et le Soudan ;
le Croissant fertile qui regroupe des pays arabes : la Syrie, le Liban, la
Jordanie, la Palestine et l’Iraq, ou, selon la terminologie
américano-européenne, le Moyen Orient qui englobe en plus des pays non arabes
comme l’Iran ; et enfin la péninsule d’Arabie, qui comprend en plus du
Yémen, les six Etats du Conseil de coopération des Etats du Golfe.
Sur le plan
politique, la diversité est aussi de rigueur. Huit Etats dont le régime est
royal et héréditaire selon des règles spécifiques de chacun des pays en
question. Les autres sont en principe des « républiques », gouvernés
par un parti unique mais dont le système est quasi despotique. Avant les
mouvements de révolte arabe, un pays, la Syrie, a réussi à inventer un nouveau
système, celui de la « république héréditaire ». Ce dernier allait
gagner d’autres pays arabes comme l’Egypte, la Libye ou le Yémen, mais les
événements dans ces trois pays en 2011 ont renversé la situation.
Contrairement
à l’Europe, la religion, l’Islam, dans les pays arabe joue un rôle évident et déterminant ;
dans les royaumes il est quasi constitutionnel, dans les autres pays, il est
considéré comme la religion de l’Etat. Trois pays n’ont pas souligné leur
religion : il s’agit de la Syrie, le Soudan et la Libye. Le seul pays où
la multiplicité des religions et des communautés religieuses est reconnue
est le Liban, tout son système politique
en dépend.
Vu dans son
ensemble, le monde arabe est considéré comme tel en raison de la grande majorité
de ses habitants qui se disent arabe ; cependant, il englobe, aussi, de grandes
minorités ethniques dont les plus importantes se trouvent à l’est avec les
Kurdes et à l’ouest avec les Berbères. D’autres minorités moins importantes en
nombre nourrissent aussi cette diversité. Il s’agit des Arméniens et des Assyriens.
Cette
diversité ethnique appelle une autre, religieuse cette fois, sans qu’elle soit
pour autant en parallèle avec l’autre. Car cette dernière traverse les ethnies
et la géographie. L’Islam est, certes, la religion de la grande majorité des
habitants du monde arabe mais il est, surtout, celle des ethnies diverses et
variées. Il est aussi une religion qui se dit au pluriel (sunnite, chiite,
alaouite, druze, ismaélite, etc.). Ses communautés sont comme celles de l’autre
grande religion, le christianisme ; elles sont caractéristiques de
certains pays comme l’Iraq, la Syrie, le Liban ou l’Egypte. Cette diversité
dans le monde arabe a son parallèle en Europe. La grande différence est qu’elle
est, dans le premier, opérante à tous les strates des sociétés, y compris dans
certains pays, dans la sphère politique, alors que dans la seconde elle est beaucoup
moins ou, mieux, sous-jacente.
La langue est certes l’élément unificateur du
monde arabe, surtout sur le plan culturel. Mais force est de constater la
présence d’une diversité longtemps niée, camouflée ou ignorée. Ce n’est que
récemment que la langue amazighe est reconnue comme seconde langue au Maroc. La
langue Kurde n’a obtenu son droit de cité qu’après des luttes meurtrières. On
parle des langues arabes ; mais en le disant on confond langues et
dialectes. Certes la langue arabe classique
modernisée est celle des médias, de l’enseignement et de
l’administration. Elle est parlée et pratiquée par des strates importantes des
sociétés arabes, mais les dialectes, spécifiques de chacun des pays, restent
encore plus répandus en raison de l’analphabétisme encore régnant dans la
grande majorité de l’espace arabe! Le cinéma comme les médias audio-visuels
allègent l’impact de cette situation et permettent une interaction favorisant
plutôt le rapprochement que la division. D’autres langues sont encore parlées
par des couches sociales limitées, comme l’araméen et le syriaque.
Sur le plan
économique, les régions arabes sont différemment plus dotées les unes que les autres de ressources naturelles de
richesse : Le pétrole en particulier dans la péninsule d’Arabie et l’Iraq
en Est et en Libye et l’Algérie en Ouest. Les autres pays sont ou bien très
pauvres ou bien d’un niveau moyen. Cette diversité n’a malheureusement pas joué
en faveur des pays les moins riches. La richesse de certains n’a pas permis
d’enrailler la pauvreté des autres ou, à
tout le moins, de participer au développement des économies des pays sans
ressources suffisantes. La mauvaise gestion en la matière n’en est pas moins
responsable de l’état dans lequel se trouvent ces derniers.
Cette
diversité du monde arabe telle qu’elle est saisie, analysée et présentée par la
plupart des études occidentales, a toujours été considérée avec méfiance par
les chercheurs comme par les politologues s’exprimant en arabe. Sans la nier,
ces derniers, à l’inverse de leurs homologues en Occident, préféraient plutôt la traiter comme élément
constitutif de l’unité arabe que de la tenir pour une réalité première. Si,
aujourd’hui, la tendance est plus ou moins renversée, c’est en raison des
évolutions qu’a vécues le monde arabe ces deux dernières décennies.
Aujourd’hui, on met plus l’accent sur la diversité que sur l’unité et sur les
intérêts des grands ensembles soulignés que sur l’ensemble du monde arabe
auparavant vu et traité par une partie importante comme étant la patrie une
et indivisible!
Qu’elle soit
traitée dans le cadre de l’unité, comme un des éléments constitutifs de cette
dernière ou en tant que réalité première, cette diversité n’est pas similaire à
celle qui caractérise Europe. L’essentiel, en effet, réside ailleurs. L’Europe ayant vécu une longue histoire de
guerres, de conflits et de révolutions, est enfin arrivée à trouver la formule
la plus appropriée pour le vivre ensemble : l’Union européenne, basée sur
la démocratie, les droits de l’homme et les intérêts économiques communs. L’exemple
de l’Europe aurait dû présenter le modèle qui inspirerait le monde arabe par
ses modalités et, surtout, par sa rationalité, afin qu’il puisse entrer de
plein pied dans la modernité et le développement, en s’appuyant sur ses
richesses, sur sa position géographique et sur son unité comme sur sa
diversité. Mais il avait à effectuer et terminer le processus de sa libération
du colonialisme occidental aussi bien dans sa partie asiatique que dans celle
de l’Afrique. Cette situation ne devient réalité qu’entre 1946 et le début des
années 60 du siècle dernier. Depuis, il avait à construire la plupart des Etats
naissants dont les contours avaient bien dessinés suite à la première guerre
mondiale. La création, avec l’appui et l’encouragement des puissances
coloniales de l’Occident mais aussi du Bloc soviétique à l’époque, de l’Etat
d’Israël au sein de ce monde arabe a constitué non seulement un grand obstacle
au développement et au progrès des différents pays arabes voisins, mais elle y a
favorisé l’installation des dictatures militaires qui, sous prétexte de lutter
contre Israël, a fait régner le despotisme et compliquer sinon freiner tout
projet de modernisation des structures étatiques, sociétales et culturelles.
La Ligue
arabe, censée réaliser l’unité arabe, du moins au sommet, n’ayant pas réussi à
réaliser quelque chose qui dépasse la simple représentation formelle et
hypothétique de l’unité des arabes, les tentatives de se rassembler dans des
institutions collectives plus efficaces que la Ligue Arabe n’ont été que nombreuses.
Elles ont pourtant toutes échoué sauf une, celle du Conseil de coopération des
Etats du Golfe.
Les Pays du
grand Maghreb n’ont pas réussi à installer leur groupement régional ni
politiquement ni institutionnellement. Les tentatives des formules d’unité à
deux (Syrie et l’Egypte), à trois (Syrie, Egypte et le Yémen) et à quatre
(Syrie, Egypte, Lybie et Iraq) ont également été toutes soldées par l’échec.
Or, la seule
tentative qui vaille est celle du Conseil des Etats du Golfe. En effet, depuis
sa fondation le 4 février 1981, il n’a de cesse de développer ses structures
dans les domaines miliaires, sécuritaires, économiques, culturelles et même
monétaires. A l’instar de l’Union européenne, cette structure n’interdit pas
des différences d’orientation dans des domaines spécifiques à chacun de ses
composants, ni même, quelquefois, des conflits d’intérêt. Il n’empêche que
beaucoup de progrès y ont été réalisés, en particulier dans les domaines économique
et culturel.
Mis à part
donc l’espace du « Golfe », les pays des trois autres grands
ensembles sont restés en perpétuels conflits, avec des hauts et des bas,
caractérisant leurs différentes relations. Les exemples n’en finissent pas. Le
régulateur dans ce cas, tant bien que mal, fut toujours et, autant se pouvait,
la Ligue arabe, en particulier lors des grands événements, comme celui de
l’invasion du Koweït par l’Iraq en 1990, ou, récemment, l’aide militaire aux
révolutionnaires libyens. Pourtant, du fait de la dispersion des Etats arabes
dans les trois ensembles mentionnés d’une part, et le déclin de l’autorité
politique de l’Egypte au sein du monde arabe, ce sont les membres du Conseil
des Etats du Golfe qui, dans les réunions de la ligue arabe et dans ses
décisions, qui depuis le début de 2011, prennent le dessus et imposent leur
volonté !
Cette
situation n’a jamais constitué, pourtant, un obstacle ou un frein au développement
des relations avec l’espace « Europe ». Longtemps perçue comme le
modèle auquel aspirent les tenants de la modernité dans le monde arabe, et ce
depuis l’expédition de Bonaparte en Egypte, l’Europe n’a jamais cessé de
nourrir autant de relations de proximité avec le monde arabe. Ces dernières ont
été et elles sont toujours marquées par ce que Jacques Berque qualifiant les
relations franco-arabes, des affinités et des altercations ! Le dialogue
est aujourd’hui plutôt de mise. Beaucoup de domaines de coopération sont
ouverts, et les enjeux, par rapport aux puissances montantes, sont
impressionnants.
Cependant,
il est à rappeler que ces rapports souffrent encore et toujours d’un
déséquilibre profond, en particulier sur le plan des systèmes politiques et le
rôle des sociétés civiles dans la sphère décisionnelle. Les intellectuels
arabes, épris de modernité et de
systèmes démocratiques, ont toujours parié sur le soutien de l’Europe à des
régimes véritablement démocratiques dans le monde arabe. Les intérêts du moment
et ceux de la sécurité n’ont pas seulement empêché l’Europe d’œuvrer pour la
renaissance des sociétés civiles dans les pays arabes, au contraire, ils l’ont
poussé à participer à la consolidation des régimes despotiques et des
dictatures d’un autre temps. Si l’espoir aujourd’hui réside dans les changements attendus
des derniers mouvements de révolte arabes, il n’en reste pas moins qu’un temps
assez long doit s’écouler avant que ces sociétés ne reprennent la place qui leur
revient, après avoir subi des violences inédites dans leur histoire, en
particulier la Syrie. Il n’en reste pas moins non plus que les enjeux de
voisinage de la diversité du monde arabe avec l’espace Europe soient donc
marqués par ces facteurs. Des efforts des deux parties sont indispensables pour
rétablir l’ordre des rapports seins et équilibrés dans les différents enjeux
qui marquent le voisinage de ce monde arabe à la fois uni et multiple avec
l’espace « Europe ».
Ces enjeux
sont de différents ordres :
L’enjeu géographique :
Mis à part la péninsule d’Arabie et l’Iraq, presque tous les autres pays arabes
vivent sur les bords est et sud de la Méditerranée. Cette proximité
géographique implique une coopération tous azimuts. Cette dernière aura toujours
à faire face au problème du déséquilibre sur le plan économique (niveau de
vie), sur le plan culturel (analphabétisme dans le Sud), sur le plan
sécuritaire (phobie du terrorisme et des vagues de migration). Cela dit,
l’éloignement de la Méditerranée n’a jamais dans le passé, constitué d’obstacle
à toute sorte de collaboration, mais les problèmes évoqués ne sont pas de la
même nature. Aujourd’hui, des structures phares s’élèvent dans ces pays comme
exemple de cette collaboration bilatérale : dans le domaine de l’enseignement
(la Sorbonne), la culture et les arts (le Louvre) ; tous les deux sont à
Abou Zabi aux Emirats arabes unis. Les autres exemples sont aussi nombreux dans
le domaine culturel non seulement entre la France et les pays du Golfe mais
aussi entre ces derniers et l’Europe.
L’enjeu politique :
la grande différence entre les régimes politiques arabes au sein même du monde
arabe d’une part, et entre ceux-ci et ceux de l’Europe d’autre part, fait des
intérêts en particulier économiques, le seul élément déterminant de la
collaboration dans tous les sens. Il est évident que pour les réaliser, ces
intérêts dépassent l’ensemble des principes qui ont permis la constitution de
l’Europe : démocratie, droits de l’homme, etc.
L’enjeu culturel :
l’espace de la culture est peut-être le meilleur et le plus efficace pour la bonne
communication entre le monde arabe et l’espace « Europe ». Cette
dernière a commencé depuis les nuits des temps ; elle atteint des sommets
durant de longues époques dont la notre qui pourrait être considérée comme la
plus intéressante. Mais le déséquilibre dans cette communication est toujours
présent. Ses options sont soumises plus aux hasards ou aux humeurs des
administratifs qu’à une stratégie bien définie par les deux parties, Etats ou ensembles d’Etats. Il est clair que
cet espace permet une liberté d’action et des perspectives innombrables, dont
l’objectif est l’échange de la connaissance et de la technique. Les autorités
publiques pourraient aider à rendre cet échange plus fluide et plus variable. Certes,
le paysage culturel a bien évolué durant les quatre dernières décennies et ce,
grâce précisément à l’action de ces autorités. A titre d’exemple, longtemps le
monde arabe était lecteur des écrivains européens. Aujourd’hui, l’Europe lit
les écrivains arabes et grâce à la traduction en français d’abord puis aux
autres langues de l’Europe, un écrivain arabe a finalement obtenu le Prix Nobel
de littérature. Ce n’était certainement pas spontané. Et il est permis de dire
que la création d’une fondation unique dans son genre dans le monde comme celle
de l’Institut du monde arabe à Paris n’était pas loin d’influencer dans ce
sens. D’autres pays européens ont créé des institutions similaires comme en Espagne
et en Allemagne. D’autres projets dans d’autres pays d’Europe sont en cours
d’étude ou de réalisation. On voit bien que la réciprocité est de rigueur dans
ce domaine. Là, vraiment, on peut facilement parler d’équilibre en voie de se
réaliser.
L’enjeu de
la cohabitation : la multiplicité des institutions et des structures de la
coopération économique, culturelle et politique chez les deux parties permet la
création d’une sorte de cohabitation aux niveaux des groupes et des individus,
en instaurant une fluidité relationnelle capable de réduire les malentendus qui pourraient
aboutir à des décisions politiques boiteuses ou à des manifestations
d’adversité aux niveaux des individus et des groupes.
L’enjeu de la solidarité : Le monde arabe
a besoin de suivre les pas de l’Europe dans tous les domaines et, en premier
lieu, ceux de la politique, de la gouvernance et de la société civile. Ces
besoins ne pourraient être satisfaits que grâce
à une solidarité entre les institutions de la société civile dans les
deux espaces : arabe et européen. Cela n’est et ne sera pas facile. Mais
elle contribuera à faire éloigner le spectre de la guerre civile ou la
consolidation des régimes despotiques. Il s’agit d’une solidarité visant à
rendre la question de droits de l’homme une affaire de tous les jours.
L’enjeu de
l’avenir : Tout ce qui précède doit trouver son chemin à travers le
portail de la culture. Si les intérêts sont les régisseurs du processus
d’échange et du va et vient entre les deux espaces d’Europe et du monde arabe,
il est de l’intérêt suprême de l’Europe, à notre avis, d’entreprendre aussi
bien comme Etats que comme institutions, d’aider le processus du développement
des sociétés civiles dans le monde arabe et les rendre capables de produire des
commandements modernes, dignes des civilisations que ce dernier avait déjà
construites ou en a été le creuset. Voilà l’avenir le plus efficace. Sans quoi,
le mur de la peur en Europe et celui de la méfiance de l’autre dans le monde
arabe resteront en place.
* Ce texte a été présenté
dans le cadre de la CONFÉRENCE ÉLARGIE «
TOOL QUIZ » / INTERREG IV C organisée
sur le «Cargo Culturel » Le Stubnitz, amarré pour plusieurs mois à « Dunkerque
2013, Capitale régionale de la culture », le lundi 10 juin 2013.
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