UNITE ET DIVERSITE
DANS LE MONDE ARABE
Yassine Al Haj Saleh
Quelques semaines après la chute d’Ibn Ali, qui a gouverné la
Tunisie 26 ans, et ce suite à une révolution qui a duré un mois, une autre
s’est enclenchée en Egypte durant 18 jours, et a fait tomber Hosni Moubarak qui
a gouverné l’Egypte pendant 30 ans. Dans la foulée, en Libye où
le colonel Kadhafi était au pouvoir depuis 42 ans, puis au Yémen, gouverné par
Ali Abdallah Saleh un tiers de siècle durant, le processus révolutionnaire,
d'une durée plus longue qu'en Tunisie et en Egypte, a balayé deux régimes où le
projet de la succession par héritage était à l'œuvre. Toujours au même moment,
et à rebours des processus évoqués plus haut, la révolution à Bahreïn est
enrayée en raison de l’intervention saoudienne.
A peine trois mois après le début de la révolution tunisienne, une révolution,
également, a eu lieu en Syrie, ce pays gouverné alors depuis 41 ans par la
famille Al Assad. Elle est la seule « République » arabe où la
succession par héritage s’est effectivement réalisée. Alors que dans les autres
« républiques », les gouvernants arabes vieillissants en étaient
à préparer leurs fils ou certains membres de leurs familles à prendre la
succession. Cette réalité, qui allait à
l’encontre des évolutions politiques générales à travers le monde, fut à la
base de l’idée d’une «Exception arabe», concept forgé en Occident durant le
dernier quart du siècle, pour représenter
cette notion de «blocage» arabe face à la démocratie. Dans la mesure où ce
concept, prosaïque, parle d’une exception, il parle aussi d’un monde connu
linguistiquement et culturellement, qui lui semblait uni dans son blocage
face à une universalité hypothétique.
La succession des révolutions dans certains pays arabes dément
l’idée de «l’exception arabe», mais elle confirme que nous sommes devant un
«Monde» spécifique, dont les interactions internes prennent le pas sur celles
qu’il a avec l’Autre et, précisément, dans les domaines culturel et
psychologique. Ce qui signifie que, sur ces deux plans, ce Monde, d’une
certaine façon, constitue un «Intérieur», ce dernier étant identifié comme
l’espace dans lequel les interactions et les influences réciproques entre ses
propres éléments devancent celles que ces derniers entretiennent avec l’Autre.
Cet Autre est l’ «Extérieur». Ce qui, en tout état de cause, signifie que
nous sommes face à un champ culturel distinct dont le principal élément de sa
distinction est la langue arabe.
Ces interactions internes se
distinguent des influence externes et matérielles, directes et multiples, reçues
d’autres pays. Elles constituent plutôt un degré distinct d’identification, de
sympathie et du désir de mimétisme. C’est ainsi que nous parlons d’un «monde
arabe» et non, à l’instar des nationalistes arabes, d’une « patrie
arabe ». Peut-être sont-elles similaires aux interactions dans l’Europe du
19ème siècle ou celles de l’Amérique latine d’aujourd’hui, mais elles n’ont rien à voir avec les interactions
internes actuelles en Syrie, Egypte ou en Tunisie.
Sur le plan politique aussi, le monde arabe constitue un « Intérieur»
d’un certain genre; ce qui signifie qu’aucune des évolutions politiques importantes
dans l’un des pays de ce monde ne peut
rester sans influencer les autres pays. C’est ainsi que, dans les années
soixante du 20ème siècle, la vague du nationalisme arabe a influencé
l’ensemble des pays arabes ; à l’instar de la montée des islamistes dans
les années quatre-vingts et, aujourd’hui, de la vague des révolutions. La forme
de l’influence varie, mais il n’y a pas dans les Etats arabes un seul pays qui
ne reforme certains aspects du fonctionnement de ses institutions afin de
«coller» aux évolutions en cours. Aujourd’hui, les différents pays arabes
essayent de donner l’impression qu’ils gouvernent selon la loi, s’intéressant à
la dignité et aux droits de ses citoyens. C’est l’effet des révolutions.
Sur ce plan politique, nous pourrions, en même temps, parler d’une
différentiation et de dispersion, ou d’un mouvement d’éloignement entre les
pays arabes, en raison de l’absence d’un pôle ou d’un centre d’attraction
intérieure, de la présence des liens verticaux qui attirent différents pays
arabes vers des puissances internationales et régionales dotées de pouvoir
d’influence sur les deux plans : sécuritaire et économique, et du rôle
«déstructurant» et de dépendance du système des pays du Golfe dans le champs
arabe. Ici se rejoignent influence des revenus rentiers impressionnants des
Etats du Golfe et protection sécuritaire américaine auxquels il
faut adjoindre l'influence du «fondamentalisme» de l’Islam saoudien. L’effet du renforcement mutuel de cette influence se concrétise
par une indépendance excessive de l’Etat par rapport à la société au point de
s’en affranchir, ce qui affaiblit à l’extrême les possibilités d’un engagement
de ladite société en faveur d’un gouvernement responsable ou constitutionnel.
Par son renforcement mutuel, ce triplet constitue une barrière
isolante, protégeant les pays du Golf des contrecoups des révolutions arabes.
Pourtant, le pays le plus périphérique et le plus fragile de cette zone, le
Bahreïn, n’a pas été épargné par la contagion révolutionnaire, et n’a dû son
salut qu’à l’intervention du système de sécurité régional des Etats du Golfe,
avec un soutien américain.
L’Egypte partageait avec les pays du Golfe le lien vertical avec le
centre américain. Elle fait de la protection de sa « paix » avec
Israël l’axe de la politique de son
régime au lieu de protéger ce dernier par cette paix.
Plus importants encore que les liens politiques avec les centres
internationaux, ce sont les liens économiques. Il y a un lien entre les revenus
rentiers dans le monde arabe, le taux du risque économique, la faiblesse de la
production locale d’une part, et la dépendance
économique vis-à-vis des centres capitalistes, d’autre part. Mais même parmi
les Etats arabes dont l’économie ne repose pas sur les rentes, il n’y a aucun
Etat qui possède une structure de production suffisamment diversifiée et
technologiquement développée. Il n’y a absolument pas, sur le plan économique,
un «Intérieur» arabe. Les interactions économiques entre les pays arabes sont
plus faibles que celles entre eux et l’Amérique, l’Union européenne et la
Chine ; en dépit du voisinage relatif et la parenté culturelle entre eux,
elles sont vraiment négligeables. Le taux de ces échanges est généralement en
dessous du 10%.
En résumé, le Monde arabe présente un aspect un peu étrange. Ses
pays ne peuvent ni coopérer utilement entre eux, ni s’éloigner les uns des
autres. Ils ne se réunissent pas en confiance et ne se séparent pas avec
respect. Les liens culturels tendent à les pousser vers l’intérieur, alors que
la faiblesse de l’économie et la sécurité les tirent vers l’«Extérieur». De ce
fait, la politique arabe fluctue entre ces deux branches alternatives ! Il
s’agit là d’un problème fondamental à prendre en compte pour réfléchir sur le
système politique arabe. Ce dernier est constitué autour d’un lien culturel,
mais d’autres liens de puissances attirent ses Etats vers des puissances
extérieures influentes, en particulier vers le bloc occidental. La Ligue
arabe est l’appareil paralysé qui tente de gérer une situation paralysante.
L’interaction de l’économie rentière avec les liens extérieurs
conforte de façon indue le « découplage » entre Etat et société,
comme cela a été souligné plus haut. Que signifie tout cela ? Cela
signifie que l’Etat dans le monde arabe est «extérieur», et non intérieur, trop
politique et peu social, absolutiste et non constitutionnel. Cela signifie
également que l’intérieur national, par rapport à l’ensemble des interactions
intérieures, ne possède même pas le poids
nécessaire pour influencer les politiques générales.
Par ailleurs, la culture politique arabe, constituée autour d’une
part, de l’expérience du colonialisme dont le prolongement de ses pires
spécificités fut l’établissement de l’entité israélienne en Palestine, et,
d’autre part, de la culture politique islamique axée autour de la religion et
le djihad, facilite cette orientation extérieure de l’Etat et de la politique.
En général, dans le monde arabe, l’Etat verrouille le domaine interne et
participe, avec les «grands» au jeu international auquel cet Etat attache un
grand prix. De cela, l’Etat arabe recueille une légitimité extérieure qui lui
permet de restaurer la faiblesse de sa légitimité intérieure.
Dans le
monde arabe, l'Etat se doit de créer à l'"intérieur" la fiction d'un
monde hostile et dangereux, pour, en contrepartie, susciter un mouvement
populaire d'adhésion autour de son «Chef» pour lui permettre de se défendre
contre l’«Extérieur » hors du champ national
Il faut que
le peuple à l'Intérieur sache que son Président, qui tente de jouer à
l'international dans la cour des grands, fait son possible pour se rendre
indispensable auprès de ces derniers. C'est ainsi qu’il peut garantir à la fois
et sa propre personne et son régime.
Dans ce domaine, le régime syrien a atteint un degré
professoral ! Et cela, sans tirer aucun profit local important. Par
contre, il en tire un rendement politique très important, dont une grande
partie se présente sous l’aspect de bravache régional, c’est-à-dire la peur des
intimidations du régime dans la région, via des organismes et des diverses groupuscules,
auxquelles s’ajoute un rôle du facteur idéologique au-delà du normal, et ce en
raison d’une part, du voisinage israélien pernicieux et l’occupation du Golan
et, d’autre part, de la formation
complexe de la société syrienne et le besoin de l’envelopper par une idéologie
nationale généraliste.
Politiquement,
l’Intérieur syrien reste assez faible par rapport au rôle régional joué par le
régime, et cela même après le retrait forcé du Liban en 2005. La Syrie, dans le
monde arabe, présente l’exemple de l’Etat extérieur qui se situe au même degré
que les pays à revenus rentiers. Depuis les années soixante-dix du siècle
dernier, la légitimité extérieure du régime surpasse sa légitimité intérieure.
Aujourd’hui, il tente franchement de reprendre sa légitimité extérieure par le
biais de la «protection des minorités» et du « combat contre le terrorisme »
islamique.
La condition de
l’Etat extérieur est celle qui distingue les Etats arabes de l’ensemble des
Etats du monde d’aujourd’hui.
Que peut être
l’effet des révolutions sur ce paysage? En fait, l’effet apparent des
révolutions se présente dès maintenant sous la forme d’un retour de la
politique vers l’intérieur. Dans tous les pays concernés, nous constatons un
élargissement des champs intérieurs qui dépasse les institutions politiques
héritées qui se sont, à l’origine, élevées sur l’abolition de la politique à
l’intérieur; c’est précisément cet élargissement qui, aujourd’hui, y constitue
la source des tensions, adversités et controverses.
En Tunisie, les
Islamistes, parmi lesquels des salafistes et non seulement le groupe de la
Nahda, sont entrés dans un champ dont les frontières et les règles du jeu se
forment aujourd’hui d’une manière conflictuelle ; des laïcs émergent de l’oubli
politique et la laïcité reprend une partie de sa dignité politique.
En Egypte, un
tableau politique binaire se dessine également, dans lequel s’oppose un spectre
«laïc», peu dense, face à des islamistes, des Frères musulmans et des
salafistes, possédant des motifs assez puissants pour s’affirmer après une
longue exclusion. Il semble que l’armée joue un rôle dont le poids s’approche
de celui des islamistes, ce qui permet, par la suite, de parler d’un tableau
triptyque. En dehors des problèmes d’un champ politique qui s’est brusquement
élargi, l’Egypte souffre de problèmes politiques et économiques qui
contraignent ses nouveaux gouvernants à se retourner vers l’intérieur. A court
terme, il n’est pas probable que l’Egypte se retire des accords de Camp David,
mais il est fort probable que le centre névralgique de la politique égyptienne
reste la relation de l’Egypte avec les Etas Unis et le traité de paix avec
Israël.
Après les
aventures de Kadhafi et la mise en quarantaine de la société libyenne,
profitant de la rente pétrolière, cette société apparaît divisée autour de
plusieurs axes, régionaux, contractuels et ethniques, et il n’est pas sûr que
les nouvelles structures politiques puissent affirmer une légitimité générale
et une capacité spéciale à traiter ces divisions. Il n’y a pas de doute que le
temps impérial de la Grande Jamahiriya est révolu.
Le Yémen n’était
pas en mesure de jouer un rôle régional en raison de sa pauvreté et de sa
situation entre le Commonwealth du Golfe et l’océan indien. La transformation
politique avortée qui s’y est déroulée devrait le rendre encore plus préoccupé
de son intérieur qu’il ne l’était dans le passé, préoccupation qui fut déjà
trop importante.
Mais la grande
transformation de l’Etat extérieur absolutiste en Etat intérieur touchera plus
particulièrement la Syrie. Ce pays, est dès aujourd’hui, est le témoin d’une
ample extension de son champ intérieur et ce, après un demi siècle de
fermeture. Quelqu’en soit le résultat du conflit actuel, quoique le retour de
la Syrie à la gouvernance de la dynastie d’Assad ne soit pas parmi ses issues probables,
le centre de gravité politique va devenir intérieur. Il y a les problèmes des
différents groupes syriens dont la manipulation par le régime d’Assad a été
couverte par une idéologie nationale générale. Il y a aussi le dossier de la
grande reconstruction, la reprise des activités sociale, politique et
culturelle par une société qui en fut privée depuis un demi-siècle. S’y
ajoutent les problèmes du monopole de la violence légitime, la fin de la
dispersion des armes entre les différents groupes armés pour aboutir à une
armée nationale unie et les risques des organismes liés à Al Qaeda ou à ceux
qui lui ressemblent.
Est-il possible
que cette transformation vers l’intérieur soit seulement temporaire et
transitoire? Et que ce qui va être aboli ne soit pas le temps de l’Etat
extérieur et ses structures, mais seulement ses équipes de commandement et l’idéologie
qui légitime? Un Etat islamique face à l’ «Occident chrétien» qui fait suite à
un Etat national face à l’Occident impérialiste ? Cela aurait été possible si
les facteurs déterminants étaient la culture politique et l’efficacité de
l’équipe gouvernante seulement. Il a déjà été dit que la culture politique
islamique est très orientée vers l’extérieur comme la culture politique
nationaliste arabe. Il n’est pas probable que l’équipe des islamistes soit plus
efficace que celle des nationalistes arabes et qu’elle ne les imite pas en
exportant les crises de sa gouvernance vers l’extérieur.
Mais le nouveau
développement dans les révolutions arabes se présente d’une part, sous la forme
de l’élargissement de sa base sociale et, d’autre part, par le fait que ceux
qui entrent dans le champ du politique ne se limitent pas aux islamistes qui,
même s’ils sont plus organisés, ont rejoint tardivement les révolutions et ne
sont pas les plus proches ni de ses motifs ni de ses valeurs profanes. Nous ne
sommes pas ici face à des militaires révoltés qui conduisent des sociétés qui
viennent de se libérer du colonialisme, mais face à des sociétés dont la
démographie a été multipliée par quatre, dont deux ou plus de ses générations avaient
subi cette gouvernance, et dont de larges secteurs ont participé aux
révolutions qui constituent une expérience fondamentale pour la jeune
génération.
Nous pourrions
ici parler d’une part, d’une tension fondamentale dans les révolutions entre
l’élargissement de leur base sociale et de sa valeur et la large participation
de la jeunesse et, d’autre part, de l’étroitesse des versions politiques qu’on
lui donne et le vieillissement à la fois des forces et des sens politiques qui
tentent d’y occuper des positions de commandement. Nous ne savons pas comment
va se développer cette tension, mais ce que nous voyons dès maintenant c’est
que le pouvoir des islamistes s’expose à de nouveaux défis intérieurs. La
représentation de la logique des révolutions populaires dépasse non seulement
les islamistes mais aussi leurs adversaires «laïcs» pour atteindre la jeunesse,
ses revendications sociales et sa nouvelle sensibilité qui dépassent ces
dualités.
En conclusion,
nous pouvons nous demander : Est-il possible que ces grandes transformations
historiques et inédites dans le monde arabe, précisément la transformation vers
un mode de production interne pour produire la puissance et la politique, si on
peut dire, ne puissent pas avoir un effet dans les autres pays arabes ? Y
compris le centre de dispersion que constitue «l’Extérieur» saoudien (beaucoup
d’extérieur et du passé, et peu d’Intérieur et du présent) ?
Nous avons vu que
«Le Régime» répond avec force contre les tentatives de le changer. C’est ce qui
s’est passé à Bahreïn, et c’est ce qui se passe, mais avec plus de violence, en
Syrie. «La Syrie d’Assad» est la première ligne de défense du « Régime », non
pas de l’Intérieur syrien, ni du «Régime arabe», mais du «Régime moyen-
oriental» où Israël occupe une position qu'on pourrait qualifier d'américaine
(similaire à la situation américaine mondiale), et du Régime de l’Etat
extérieur. Elle est également la réponse définitive contre la révolte des gouvernés ressentie par ces régimes comme agression.
Le Monde arabe
va-t-il changer?
Nous n’avons pas
une réponse définitive.
Nous avons déjà
parlé d’un Intérieur arabe en interaction ou d’influences réciproques, et nous
estimons que le type des nouvelles interactions, en dépit de leur qualité
interne, possède un effet plus contagieux sur l’ensemble des autres pays. Nous
soupçonnons même que la réaction du Régime, à Bahreïn, puis particulièrement en
Syrie, est orientée contre le nouveau mode de la production politique avec la
tentative de se l’approprier dans le but de donner à la dépendance une nouvelle
jeunesse.
Mais d’un autre
côté, il se peut que les influences solidaires de la résistance du «Régime»
(avec le soutien de deux durs Etats nationaux, l’Iran et la Russie), des modes
d’engagement des parties régionales et internationales dans l’affaire syrienne
(qui sont orientés vers l’appropriation de la révolution et l’obtention d’une
grande influence dans la Syrie après Assad), puis la montée des islamistes
(qui, du point de vue de la culture politique et de l’idéal social, sont un
courant politique et idéologique «extérieur»), conduisent au renouvellement de
la condition de l’Etat extérieur, même derrière le changement de son masque
idéologique.
En tout état de
cause, la question de l’unité et de la diversité dans le monde arabe est une
affaire dynamique, liée aux transformations politiques et historiques, et non
pas une donnée statique. L’«Unité» du monde arabe est variable et changeante, de même que sa diversité.
Nous ne pouvons pas parler de l’avenir, mais il ne nous semble pas juste de
dire que la solidarité des arabes appartient au passé et que la seule
dispersion est leur avenir.
Yassin Al Haj Saleh
Traduction de l’arabe (Syrie) : Badr-Eddine Arodaky
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